Catalogue
Kochel
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LA CLEMENCE DE TITUS Opéra en deux actes L'uvre Commande des Etats de Bohème pour le couronnement, à Prague, de lempereur Léopold II, La Clémence de Titus est le dernier opéra de Mozart. Il a été composé en un temps record dà peine trois semaines, sur un livret de Métastase (le plus célèbre librettiste du XVIIIe siècle), qui avait déjà servi à de nombreux musiciens (dont Hasse et Jommelli) et que Caterino Mazzolà, le poète de la Cour de Saxe, avait remis au goût du jour. Il appartient au genre seria, cest-à-dire à un genre qui obligeait à de rigoureuses contraintes formelles (succession dairs reliés par des récitatifs), auquel Mozart sétait beaucoup plié pendant sa jeunesse, mais quil avait lui même fait éclater, en particulier dans Idoménée. Pour toutes ces raisons, La Clémence de Titus a été
longtemps le moins aimé et le moins joué des opéras de maturité du compositeur. Il est
vrai quaprès les audaces de Noces de Figaro et de Don Giovanni, loeuvre peut
paraître conventionnelle et rétrograde. Pourtant, Mozart y a mis une flamme et une
humanité qui parviennent à faire revivre un genre éteint et il y a composé quelques
unes de ses plus belles pages, caractéristiques, par la sobriété et la transparence de
leur instrumentation, de sa dernière période créatrice. La Clémence de Titus peut
également être considéré, sur le plan politique, comme une réflexion sur le Pouvoir,
où triomphe un thème cher au coeur du compositeur : celui du pardon. Lors de sa
création, la reine Marie-Louise aurait qualifié loeuvre de " porcheria
tedesca ! " (" cochonnerie allemande ! "). La création La Clémence de Titus a été représenté pour la
première fois à l'Opéra de Paris (Opéra-Comique) le 29 juin 1987, sous la direction de
Christopher Hogwood, dans une mise en scène de Federik Mirdita (décors de Rudolf
Rischer), avec Carol Vaness (Vitellia), Trudeliese Schmidt (Sextus), Danielle Borst
(Servilia), Thomas Moser (Titus), Martine Mahé (Annius) et Jean-Jacques Cubaynes
(Publius). Loeuvre fait son entrée au Palais Garnier en 1997 dans une nouvelle
production de Willy Decker, des décors et des costumes de John Macfarlane, avec Cynthia
Lawrence, Anne Sofie von Otter, Christine Schäffer, Keith Lewis, Angelika Kirchschlager
et David Pittsinger, sous la direction dArmin Jordan. Cest cette production
qui est de nouveau à laffiche. Trame Acte I - Ayant appris que Titus avait lintention dépouser Bérénice, Vitellia, qui ambitionne le trône, réclame à son soupirant Sextus le meurtre de lempereur. Le jeune homme hésite : il prêt à réaliser tous les désirs de Vitellia, mais, pour son malheur, elle lui demande de trahir son ami et bienfaiteur. Faisant taire ses scrupules, il cède pour le prix dun doux regard. Annius rapporte que lempereur, cédant à la pression du peuple de Rome, vient de renoncer à la princesse juive, après avoir échangé de tendres adieux. Vitellia ordonne à Sextus de différer lattentat. Sextus, blessé dêtre le jouet de Vitellia, élève quelques protestations craintives, que la jeune femme balaie, insouciante, avant de sortir. Annius, qui désire épouser Servilia, sur de Sextus, le prie dintercéder en sa faveur auprès de Titus. Les deux hommes se quittent sur un serment damitié. Des fanfares annoncent larrivée de lempereur, loué par ses fidèles. Cherchant le réconfort de lamitié, Titus demeure seul avec ses confidents, Sextus et Annius. Pour preuve de son affection, il déclare choisir comme épouse Servilia. Devant les deux jeunes gens atterrés, Titus chante la joie quil éprouve à faire le bonheur des autres et charge Annius, désespéré, de porter la bonne nouvelle à lheureuse élue. Mais Servilia refuse de porter lhermine impériale ; pas un instant elle na songé à renoncer à Annius et les deux amants se jurent fidélité. Titus paraît. Servilia se jette aux pieds de lempereur et lui avoue que son coeur appartient à Annius. Touché de cette sincérité, Titus cède à ses voeux. Entre Vitellia qui, voyant la joie de Servilia, croit à une nouvelle trahison de Titus. Elle fait damers reproches à Sextus, qui ne comprend pas ce nouveau revirement, et le presse à nouveau daccomplir sa vengeance. Résigné, le fer à la main, Sextus implore un dernier regard. Sûre de sa vengeance, Vitellia apprend par Publius, le chef de la garde prétorienne, et Annius que Titus la choisie pour impératrice. Hélas, le crime va saccomplir et ses remords viennent trop tard. Sur le point de perpétrer lattentat, Sextus, rongé de doutes, renonce à accomplir son forfait. Mais le Capitole est déjà en flammes, le signe de la révolte est donné. Dans leffervescence générale, on recherche linstigateur du complot. Sextus survient, horrifié, croyant lempereur défunt. Il veut se dénoncer, mais Vitellia len empêche. Tous se lamentent. Acte II - Lempereur a échappé à lattentat. Ecrasé par le sentiment de sa culpabilité, Sextus confie sa faute à Annius qui lui conseille de racheter sa trahison par une fidélité accrue envers Titus. Vitellia, au contraire, presse Sextus de fuir, car elle tremble pour son honneur et sa vie. Il promet de mourir avec son secret. Publius vient arrêter Sextus. Vitellia réalise ce quelle a provoqué. Le peuple rend grâce aux dieux davoir sauvegardé lempereur. Titus ne parvient pas à comprendre le geste de Sextus. Malgré le discours de Publius, il ne peut ni ne veut croire à la culpabilité de son ami. Annius vient implorer la grâce de Sextus, qui a été condamné à mort par le Sénat. Effondré, Titus ne peut se résoudre à signer le décret condamnant Sextus sans lentendre une dernière fois. On amène Sextus. Les deux hommes ne parviennent plus à se reconnaître. Sextus, ne voulant trahir Vitellia, renonce à parler et fait ses adieux à lempereur, le cur brisé. Titus ne peut se résigner à lenvoyer à la mort et se décide à labsoudre. Annius et Servilia, ignorant les dispositions desprit
de lempereur, viennent conjurer Vitellia duser de son pouvoir sur Titus afin
de sauver Sextus. Emue par la grandeur dâme de Sextus, qui ne la pas
dénoncée, elle décide de confesser la vérité à lempereur et fait ses adieux à
la vie. Alors que tous sont réunis et que Sextus attend son exécution, Vitellia saccuse
dêtre responsable de la conjuration. Bien que bouleversé par cet aveu, Titus
octroie une grâce générale. Tandis que Sextus manifeste son repentir, Vitellia,
Servilia et Annius célèbrent la clémence de Titus. |