... vivre autant d'année qu'il sera nécessaire, jusqu'à ne
plus pouvoir faire absolument rien de neuf en musique... |
Écrit à l'âge de 25 ans par Wolfgang, mort à
35 ans... |
Et maintenant je dois faire face à une grosse dépense: six sonates de Wolfgang à faire
graver et destinées à être dédiées à la reine, selon son désir.
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Leopold, le 27 novembre 1764
- Wolfgang
n'a alors que 8 ans! |
Je dois montrer ce miracle au monde, [...] puisque aujourd'hui on contredit tous les
miracles. |
Leopold, le 30 Juillet 1768 |
Après que la noblesse viennoise se fut convaincue du talent extraordinaire de mon fils,
[...] on fut généralement d'avis qu'il serait merveilleux qu'un enfant de douze ans
écrivit un opéra et le dirigea lui-même, ce qui ne s'est jamais vu, ni actuellement ni
dans le passé. [...] Seulement - comment aurai-je put l'imaginer! - c'est alors que
commencèrent les persécutions contre mon fils. |
Leopold, le 21 Septembre 1768 |
J'aimerai seulement que ma soeur soit à Rome, cette ville lui plairait certainement.
L'église Saint Pierre a une beauté régulière tout comme tant d'autres choses ont des
lignes régulières. |
Wolfgang, le 14 avril 1770 |
Je suis toujours de ma plus belle humeur: mon coeur est léger comme une plume depuis que
je suis hors de ces chicanes! |
Wolfgang, le 26 Septembre 1777 |
Papa chéri,
Je ne puis écrire en vers, je ne suis pas poète. Je ne puis distribuer les phrases assez
artistement pour leur faire produire des ombres et des lumières, je ne suis pas peintre.
Je ne puis non plus exprimer par des signes et une pantomime mes sentiments, mes pensées,
je ne suis pas danseur. Mais je le puis par les sons: je suis musicien. |
Wolfgang, le 8 Novembre 1777 |
Le sieur Schiedenhofen aurait fort bien put me faire savoir depuis longtemps par vous
qu'il avait l'intention de célébrer son mariage. Je lui aurais composé de nouveaux
menuets à cette occasion. Je lui souhaite de tout coeur du bonheur. C'est malgré tout un
mariage d'argent et rien de plus. Je ne me marierais pas ainsi; je veux rendre ma femme
heureuse, et non faire mon bonheur grâce à elle. C'est pourquoi je laisse les choses
telles qu'elles sont, en jouissant de ma liberté dorée, jusqu'à être en mesure de
pouvoir nourrir femme et enfants. Il était indispensable au sieur Schiedenhofen de
choisir une femme riche; noblesse obligeait. Les nobles ne doivent pas se marier par goût
ou par amour mais uniquement par intérêt, et en fonction de toutes sortes de
considérations secondaires. Il ne siérait en outre pas du tout à ces haut personnages
d'aimer de surcroît leur épouse, une fois qu'elle a fait son devoir et mis au monde un
gros héritier mâle. |
Wolfgang, le 7 Février 1778 |
[...] Lorsqu'il m'arrive de penser que cela va marcher pour mon opéra, alors je me sens
tout à fait comme du feu dans le corps et je tressaille des mains et des pieds[...] |
Wolfgang, le 31 Juillet 1778 |
J'ai oublié de vous dire l'autre jour, qu'au concert, ma symphonie (la 17ème) obtint le
plus grand succès. Il y avait quarante violons, on avait doublé les bois, il y avait
dix altos, dix contrebasses, huit violoncelles et six bassons. |
Wolfgang, le 11 avril 1781 |
Dans un opéra, il faut absolument que la poésie soit la fille
obéissante de la musique. Le mieux c'est quand un bon compositeur,
qui comprend le théâtre et qui est lui même en état de faire des
suggestions, se rencontre avec un poète judicieux, un vrai Phoenix!
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Wolfgang, le 13 octobre
1781 |
Il est grand temps que je t'écrive, si je veux que ma lettre te trouve encore vestale!
[...] Accepte, tiré du compartiment poétique de ma cervelle, le petit avertissement que
voici :
Tu vas apprendre, dans le mariage, bien des choses,
Qui étaient pour toi une demi-énigme.
Tu vas bientôt savoir, par expérience,
Comment Eve, jadis, a dû s'y prendre
Pour mettre ensuite Caïn au monde.
Cependant soeur, ces devoirs du mariage
Tu les rempliras volontiers de bon coeur;
Car crois-moi, ils ne sont pas pénibles.
Mais chaque chose a deux faces:
Si le mariage apporte beaucoup de joie,
Il apporte aussi des soucis,
Aussi, si ton mari te fait grise mine
Sans que tu croies le mériter,
Un jour de méchante humeur,
Pense: ce n'est là que boutade d'homme!
Et dis: mon maître, que ta volonté se fasse
Le jour, mais la mienne, la nuit!
Ton frère bien sincère, W.A.Mozart
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Wolfgang, à sa soeur, le 18 Aout 1784 |
A six heures je suis parti en voiture avec le comte Canal pour le bal dit de Breitfeld,
où la fleur des beautés pragoises a coutume de se réunir. Voilà qui eut été votre
affaire mon ami. J'ai l'impression de vous voir courir après toutes ces belles jeunes
filles et femmes du lieu. Courir, pensez-vous ? Non ! Clopiner ! Moi, je n'ai pas dansé,
et je n'ai pas badiné. L'un parce que j'étais trop fatigué, et l'autre par suite de ma
stupidité naturelle.
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Wolfgang à Gottfried Von Jaquin, le 15 Janvier
1787 de Prague où Figaro était un réel succès |
Ni intelligence élevée, ni imagination, ni toutes deux ensemble ne font le
génie. Amour! Amour! Amour! voilà l'âme du génie! |
Wolfgang, le 11 avril 1787 |
Si les gens pouvaient voir dans mon coeur, je rougirais presque.
Tout est froid comme glace... Les aimables manières des gens à mon
égard me paraissent si vides!
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Wolfgang, le
23
septembre 1790 |
J'arrive à l'instant de l'opéra. Salle comble comme jamais. Le
duetto Mann un Weïb, la scène du Glockenspiel
bissés comme d'habitude. Mais ce qui m'a fait le plus plaisir,
c'est l'approbation par le silence!
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Wolfgang, le 7 octobre 1791 |
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